Afin de développer la section alpinisme du CAF Buech-Dévoluy, il a été décidé de former quelques initiateurs. Philippe Guyot a « ouvert la voie » l’été dernier, et un petit groupe de motivés lui emboîte le pas cette année.
Le guide Lionel Bunge a été chargé de nous mener, nous porter, parfois nous supporter sur le chemin de cette formation.
Ça a commencé cette semaine avec trois jours dans la région de Briançon, avec Théo, Lionel Broche, Simon, Dorian, Jean-Marie et Véronique.
Trop chaud pour envisager des courses mixtes, trop frais pour aller se dorer la pilule à la mer, nous avons opté pour des voix d’alpinisme en rocher.
Petite mise en jambe sur l’éperon Bouchier, une voie AD, 4C max, balisée par des points rouges tout au long du parcours, bref, pas possible de se perdre : une belle voix pédagogique ! L’occasion aussi de réviser la pose de coinceurs, friends, sangles et protections diverses. Ce fut aussi un bel exercice de chorégraphie, puisque nous étions tous en grosses chaussures : une gestuelle tout en élégance et en légèreté mais on s’en est quand même bien sortis. La cordée de Théo et Lionel Broche a effectué une variante dans une fissure verticale, un bel exercice de style, sous l’œil vigilant de Lionel Bunge. Après quelques petites mises au point pour l’équipement des relais, nous sommes sortis de la voie avec la satisfaction d’avoir progressé, renforcé nos connaissances, et plein de confiance pour aborder les journées suivantes.
Le lendemain, grand beau pour une course magnifique : les arêtes de la Bruyère(AD, 4b obligatoire). La marche d’approche pique un peu les mollets, mais qu’importe : nos yeux sont tournés vers cette magnifique lame découpée qui s’élance vers le ciel. Alors que la première cordée s’engage dans la fissure classique de départ (4C, patinée), les deux autres cordées ne résistent pas à l’appel du dièdre en « 5A »(bien patiné lui aussi, et peu protégé : un seul piton au milieu). Courageux mais pas téméraires, nous avons laissé Lionel Bunge passer en tête, et bien nous en a pris. 5a mon œil ! Théo, en tête de la deuxième cordée, a un peu souffert mais s’en est brillamment sorti lui aussi. La suite de la course s’est déroulée de façon plus calme et nous avons pris le temps de mettre en application tous les conseils reçus hier. La course est une succession de ressauts aériens à gravir et à redescendre, en désescalade ou en rappel, le cheminement zigzague entre arêtes, dalles, brèches, et en restant bien sur le fil, l’escalade est magnifique. La vue ne l’est pas moins puisque à 360°, ce n’est qu’un enchantement pour les yeux : Les Ecrins, les Agneaux, la Meije, le pic Gaspard, le Galibier, Roche Colombe, le pic de la Moulinière, l’Aiguillette du Lauzet… une dernière marche en corde tendue nous amène au sommet de cette belle arête, et après une petite pause casse-croûte, nous attaquons la longue descente, d’abord par un beau rappel, puis sur le sentier qui nous ramène au Pont de l’Alpe.
Au programme du dernier jour : la fissure d’Ailefroide (D, 5c obligatoire), ouverte en 1941 par Lionel Terray, s’il vous plaît.
Je ne sais pas quelle était la météo en 1941 lorsque le Grand Lionel y a planté ses pitons, mais le 12 mai 2022, c’était plutôt bien humide, genre canyoning. Fissures, renfougnes, coincements, reptations, il faut avoir de l’imagination pour progresser dans cette voie. La deuxième longueur tout au fond de la fissure était bien impressionnante, à mi-chemin entre escalade et spéléologie. Les cordelettes et autres sangles en place étaient les bienvenues! La sortie de la voie étant pleine d’eau, Lionel a décidé de rejoindre la variante à droite, tout aussi glissante, mais équipée de spits! Au prix d’une traversée toute en adhérence, puis d’une dernière longueur en A0, tout en tire-clou (aucun remords!), nous avons pu venir à bout de cette magnifique voie.
Il ne restait plus qu’à effectuer la descente, qui a réclamé toute notre vigilance jusqu’au parking.
Merci à tous pour votre bonne humeur, merci à Lionel de nous avoir guidés sur ces itinéraires splendides, pour ses bons conseils et sa patience, et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Le guide Lionel Bunge a été chargé de nous mener, nous porter, parfois nous supporter sur le chemin de cette formation.
Ça a commencé cette semaine avec trois jours dans la région de Briançon, avec Théo, Lionel Broche, Simon, Dorian, Jean-Marie et Véronique.
Trop chaud pour envisager des courses mixtes, trop frais pour aller se dorer la pilule à la mer, nous avons opté pour des voix d’alpinisme en rocher.
Petite mise en jambe sur l’éperon Bouchier, une voie AD, 4C max, balisée par des points rouges tout au long du parcours, bref, pas possible de se perdre : une belle voix pédagogique ! L’occasion aussi de réviser la pose de coinceurs, friends, sangles et protections diverses. Ce fut aussi un bel exercice de chorégraphie, puisque nous étions tous en grosses chaussures : une gestuelle tout en élégance et en légèreté mais on s’en est quand même bien sortis. La cordée de Théo et Lionel Broche a effectué une variante dans une fissure verticale, un bel exercice de style, sous l’œil vigilant de Lionel Bunge. Après quelques petites mises au point pour l’équipement des relais, nous sommes sortis de la voie avec la satisfaction d’avoir progressé, renforcé nos connaissances, et plein de confiance pour aborder les journées suivantes.
Le lendemain, grand beau pour une course magnifique : les arêtes de la Bruyère(AD, 4b obligatoire). La marche d’approche pique un peu les mollets, mais qu’importe : nos yeux sont tournés vers cette magnifique lame découpée qui s’élance vers le ciel. Alors que la première cordée s’engage dans la fissure classique de départ (4C, patinée), les deux autres cordées ne résistent pas à l’appel du dièdre en « 5A »(bien patiné lui aussi, et peu protégé : un seul piton au milieu). Courageux mais pas téméraires, nous avons laissé Lionel Bunge passer en tête, et bien nous en a pris. 5a mon œil ! Théo, en tête de la deuxième cordée, a un peu souffert mais s’en est brillamment sorti lui aussi. La suite de la course s’est déroulée de façon plus calme et nous avons pris le temps de mettre en application tous les conseils reçus hier. La course est une succession de ressauts aériens à gravir et à redescendre, en désescalade ou en rappel, le cheminement zigzague entre arêtes, dalles, brèches, et en restant bien sur le fil, l’escalade est magnifique. La vue ne l’est pas moins puisque à 360°, ce n’est qu’un enchantement pour les yeux : Les Ecrins, les Agneaux, la Meije, le pic Gaspard, le Galibier, Roche Colombe, le pic de la Moulinière, l’Aiguillette du Lauzet… une dernière marche en corde tendue nous amène au sommet de cette belle arête, et après une petite pause casse-croûte, nous attaquons la longue descente, d’abord par un beau rappel, puis sur le sentier qui nous ramène au Pont de l’Alpe.
Au programme du dernier jour : la fissure d’Ailefroide (D, 5c obligatoire), ouverte en 1941 par Lionel Terray, s’il vous plaît.
Je ne sais pas quelle était la météo en 1941 lorsque le Grand Lionel y a planté ses pitons, mais le 12 mai 2022, c’était plutôt bien humide, genre canyoning. Fissures, renfougnes, coincements, reptations, il faut avoir de l’imagination pour progresser dans cette voie. La deuxième longueur tout au fond de la fissure était bien impressionnante, à mi-chemin entre escalade et spéléologie. Les cordelettes et autres sangles en place étaient les bienvenues! La sortie de la voie étant pleine d’eau, Lionel a décidé de rejoindre la variante à droite, tout aussi glissante, mais équipée de spits! Au prix d’une traversée toute en adhérence, puis d’une dernière longueur en A0, tout en tire-clou (aucun remords!), nous avons pu venir à bout de cette magnifique voie.
Il ne restait plus qu’à effectuer la descente, qui a réclamé toute notre vigilance jusqu’au parking.
Merci à tous pour votre bonne humeur, merci à Lionel de nous avoir guidés sur ces itinéraires splendides, pour ses bons conseils et sa patience, et à bientôt pour de nouvelles aventures !